Carême 2021 : Méditation du 18 mars
LECTURE DU LIVRE DE L’EXODE
En ces jours-là, le Seigneur parla à Moïse : « Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : “Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.” »
Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide. Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les exterminer ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte par ta grande force et ta main puissante ? Pourquoi donner aux Égyptiens l’occasion de dire : “C’est par méchanceté qu’il les a fait sortir ; il voulait les tuer dans les montagnes et les exterminer à la surface de la terre” ? Reviens de l’ardeur de ta colère, renonce au mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même : “Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel ; je donnerai, comme je l’ai dit, tout ce pays à vos descendants, et il sera pour toujours leur héritage.” »
Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple.
COMMENTAIRE
Voici le temps du désert
pour Israël : c’est l’heure du doute. Dieu nous aurait-il libéré de l’esclavage
en Égypte par cruauté, pour nous laisser mourir de soif et de faim dans les
sables et le vent ?
Voici le temps du désert pour Israël :
c’est le temps de la colère contre Dieu, c’est le temps des murmures contre lui.
Comme lorsque l’on ne comprend pas, comme lorsqu’un malheur nous percute, et
que l’on s’en prend à Dieu.
C’est le temps du désert pour Israël :
c’est le temps de la trahison. Plutôt qu’adorer Dieu, les maris livrent leurs bagues
en or, les femmes leurs colliers, leurs bracelets… C’est l’heure de
l’infidélité : ils fondent tout cela et voici le veau d’or, cette statue,
cette idole… Autour du faux Dieu, ils dansent, ils chantent, ils se
prosternent…
Le souvenir du passé, ils ne veulent plus y penser…
De rage, ils préfèrent oublier : la fin de l’esclavage, la mer rouge traversée, derrière les armées renversées… Ils préfèrent oublier, ne plus y penser… Danser, danser de rage : se détourner de Yahvé… Danser et danser et rejeter Yahvé
Et l’infidélité des hommes conduit à la colère de Dieu. Comme un mari trompé, à l’amour humilié, il s’emporte… Dieu au visage très humain ; Dieu au désir de vengeance…
Alors Moïse, tu tentes de le calmer…
Tu lui parles d’Alliance…
Tu rappelles à Yahvé son serment :
“Je multiplierai votre descendance
comme les étoiles du ciel ;
je donnerai, comme je l’ai dit,
tout ce pays à vos descendants,
et il sera pour toujours leur héritage.”
Alors il se repent et se laisse fléchir…
Et Dieu renonce au mal, renonce à la vengeance…
Encore, Yahvé choisit l’Alliance…
Encore, à l’homme, il fait confiance.
Le désert reste ce lieu étonnant dans la Bible. Lieu de toutes les trahisons, de toutes les tentations, il est aussi le lieu des fiançailles intérieures.
Au désert, l’amour se donne, la confiance se redonne.
Le Carême est ce temps étonnant. Temps de toutes les trahisons, de toutes les tentations, il est aussi le lieu des fiançailles intérieures.
En Carême, l’amour se donne, la confiance se redonne.
Nous pouvons porter aujourd’hui dans nos cœurs et nos prières tous ceux qui sont au désert : désert du doute, désert de la peur devant un possible nouveau confinement, désert de la colère, désert et infidélité…
Dieu de miséricorde, Dieu de l’alliance, entend le cri de ceux qui murmurent, tremblent ou se détournent.
Encore et encore, tends-nous la main.
PRIERE DU JOUR
Seigneur je te prie pour la paix dans le monde, particulièrement en Côte d’Ivoire. Je te prie aussi pour mes camarades de classe qui ont des problèmes de santé.
Carême 2021 : Méditation du 23 mars
LECTURE DU LIVRE DES NOMBRES
En ces jours-là, les Hébreux quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d’Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! »
Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. »
Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! »
Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !
MEDITATION
Le temps du désert est temps de tentation…
Tentation de l’idolâtrie : avec bagues et bracelets, le peuple de forge un veau d’or et l’adore… Tentation du doute envers Dieu : au désert, comme disent ces textes anciens, on « murmure » contre Dieu… Et ces « murmures » contre Dieu ont accents de colère, de suspicion, de trahison… Tentation du retour en arrière, comme nous l’entendons aujourd’hui. On voudrait oublier le chemin avec Dieu, l’alliance avec lui, ce qu’il nous a donné, ses cadeaux du passé… On voudrait reprendre cette folle vie d’autrefois, ses mauvaises habitudes, ses dangereuses addictions, ses jouissances épuisantes… Certes, se disent les hébreux, c’était terrible d’être esclaves en Egypte, mais on avait à boire, on avait à manger…
L’esclavage peut avoir ses conforts… L’esclavage est parfois volontaire… Cette tentation nous guette peut-être en ce Carême : tentation du retour en arrière ; quitter la Voie ; sortir du sentier de Dieu…
Au désert, voici que le peuple est mis en danger par les serpents et ses morsures… Ce qui me frappe est que Dieu n’empêche pas la morsure du serpent mais offre un antidote : ce serpent sur un mat à fixer du regard.
Dans nos vies, je crois qu’il en est ainsi : Dieu ne supprime pas la morsure de l’épreuve, la morsure de la peine, le venin du péché… Mais il nous offre l’antidote radical. Ce mat à fixer, ce bâton érigé, désormais c’est la croix. D’elle nous vient la salut, d’elle nous vient la santé spirituelle.
Sur la Croix, au vendredi saint, Jésus donne sa vie pour nous. Si nous nous donnons à lui, il nous donnera sa vie. Finalement ce matin, devant nous, deux chemins : murmurer, être tentés de reprendre la vie d’avant avec ses morsures et ses venins… Ou encore, encore et encore, se convertir… Les yeux fixés sur Jésus-Christ, fixés sur la Croix, entrons dans le combat de Dieu.
PRIERE DU JOUR
Seigneur, nous te prions pour les jeunes de Trappes, pour que tu puisses les aider et les guider dans leur orientation et leur insertion professionnelle.